Nouvelle accusation de viol aux États-Unis contre Roman Polanski : un procès programmé à l'été 2025

Publié le 13 mars 2024 à 12h31, mis à jour le 13 mars 2024 à 13h25

Source : TF1 Info

Le cinéaste franco-polonais est accusé de viol par une femme qui dénonce des faits survenus en 1973 lorsqu'elle avait 16 ans.
Une démarche rendue possible par une loi californienne permettant de déposer plainte malgré la prescription.
Reste à savoir si le cinéaste de 90 ans, qui a fui les États-Unis en 1978, acceptera de participer au procès, prévu en 2025.

Un nouvelle affaire Polanski ? Alors que le cinéaste franco-polonais qui aura 91 ans l'été prochain n’a plus jamais mis les pieds aux États-Unis depuis la fin des années 1970, la justice américaine annonce son intention de le juger pour viol en août 2025. La plaignante dénonce des faits survenus en 1973 à Los Angeles lorsqu’elle avait 16 ans. L’auteur de Chinatown, alors âgé de 40 ans, l’aurait emmenée dîner dans un restaurant avant de la ramener chez lui.

"Elle lui a dit 's'il te plait, ne fait pas ça'", a déclaré mardi à la presse l’avocate Gloria Allred, figure du mouvement féministe. "Elle soutient qu'il a refusé ses demandes. Elle soutient aussi que l'accusé Polanski a retiré les vêtements de la plaignante et l'a ensuite agressée sexuellement, provoquant chez elle des douleurs et des souffrances physiques et émotionnelles immenses."

Un procès malgré la prescription

Surnommée Jane Doe dans sa plainte, cette femme avait déjà rendu publiques ses accusations en 2017. À l’époque, l’avocat du cinéaste avait indiqué que son client démentait ces faits, sous le coup de la prescription, et le dossier en était resté là. Mais depuis, la justice californienne a ouvert une fenêtre d'un an afin de permettre de déposer plainte malgré la prescription.  Ce que Jane Doe a fait juste à temps, en juin 2023.

Reste à savoir si la procédure judiciaire ira bien jusqu’au procès. Et si Roman Polanski y assistera, ce qui paraît hautement improbable. En 1977, l’un des réalisateurs les plus célèbres de sa génération a été condamné à 90 jours de prison pour relations sexuelles illégales avec une mineure, Samantha Geimer, âgée de 13 ans au moment des faits.

Un cinéaste "en fuite" depuis 1978

Après lui avoir fait purger 42 jours de détention dans un pénitencier de Californie, le juge en charge de l’affaire a décidé de le renvoyer devant les tribunaux en vue d’une nouvelle condamnation, une décision inattendue qui a poussé Roman Polanski a fuir les États-Unis pour s’installer en France en janvier 1978. Malgré plusieurs tentatives d’extradition, il n’y est jamais retourné depuis.

La semaine passée, l’artiste qui réside dans la capitale ne s’est pas présenté au procès en diffamation intenté par le comédienne britannique Charlotte Lewis devant le tribunal correctionnel de Paris. Depuis 2010, elle l’accuse de l’avoir violée à l’âge de 16 ans en 1983, dans son appartement de l'avenue Montaigne. Elle était alors défendue par la même Gloria Allred qui représente aujourd'hui Jane Doe.

Dans un entretien à Paris Match en décembre 2019, Roman Polanski a démenti "des mensonges odieux" comme il l'avait déjà fait à l'époque, exhumant un article du tabloïd News of The World où la jeune femme racontait s'être prostituée lorsqu'elle était mineure. Se disant victime d'une campagne de dénigrement qui a brisé sa vie, Charlotte Lewis a donc décidé d'attaquer le cinéaste en justice, ne pouvant le faire pour viol au regard de la loi française. Le jugement sera rendu le 14 mai prochain.


Jérôme VERMELIN

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