L'enseigne Courtepaille reprise en partie, mais la moitié de ses salariés sur la touche

par M.L (avec AFP)
Publié le 21 juin 2023 à 22h29, mis à jour le 22 juin 2023 à 9h49

Source : JT 20h WE

L'enseigne familiale de restauration Courtepaille, placée en redressement judiciaire, va être reprise partiellement par le groupe La Boucherie.
Le tribunal de commerce de Nanterre a octroyé cette reprise ce mercredi 21 juin.
Mais sur les quelque 2000 salariés de l'entreprise, plus d'un millier de postes ne pourront pas être conservés.

Courtepaille sauve sa peau de justesse, mais laisse sur le carreau la moitié de ses salariés. En grande difficulté depuis la crise sanitaire, l'enseigne "steak house" à l'iconique toit de chaume et à la clientèle familiale va subsister grâce à sa reprise partielle par le groupe La Boucherie, mais plus d'un millier d'emplois ne pourront pas être sauvegardés. Dans un jugement publié mercredi 21 juin et consulté par l'AFP, le tribunal de commerce de Nanterre a validé la reprise de la marque, en redressement judiciaire, ainsi que celle de 77 restaurants franchisés et de dix établissements détenus en propre.

Mais sur les 2039 salariés actuels de Courtepaille, en grande majorité employés des 144 restaurants en gestion directe par Napaqaro, son propriétaire, plus d'un millier ne seront pas repris à ce stade, a précisé à l'AFP une source interne à l'entreprise. En revanche, "près d'un millier d'emplois" devraient être sauvegardés grâce à cette reprise partielle. 

"Insuffler une nouvelle dynamique"

Née en 1961 et florissante dans les années 70-80, l'enseigne de restaurants souvent implantés au bord des autoroutes réalisait encore avant la crise sanitaire un chiffre d'affaires annuel de 190 millions d'euros dans 278 restaurants. Mais elle ne s'est jamais relevée de la pandémie, notamment à cause des longues périodes de fermeture du service en salle, du boom des livraisons à domicile et de la généralisation du télétravail. Elle n'a jamais retrouvé son niveau de fréquentation d'avant-Covid : il était encore en repli de 25% en 2022, comparé à 2019. La chaîne a aussi souffert de la flambée de l'inflation qui a renchéri les coûts d'approvisionnement et des matières premières et a contraint sa clientèle, des familles au budget serré, à faire des arbitrages dans sa consommation.

Un nouveau chapitre s'ouvre désormais avec cette reprise. "Nous sommes ravis d'accueillir Courtepaille au sein de notre famille de marques et de travailler à préserver son identité et son héritage tout en lui insufflant une nouvelle dynamique", a déclaré Alexandre Baudaire, directeur général délégué de La Boucherie, cité par un communiqué du groupe. Dans le détail, cinq des 87 restaurants repris le seront par un salarié et par des franchisés actuels à Gonesse, Saint-Brice-sous-Forêt, Rennes-Pacé, Brie-Comte-Robert et Ormesson, qui deviendront franchisés de La Boucherie, a indiqué une porte-parole de cette société à l'AFP. 

Le groupe "s'appuiera sur les équipes Courtepaille et les franchisés pour relancer la marque et son développement", a-t-il ajouté. Fondé en 1987 par la famille Baudaire, le dynamique groupe La Boucherie compte les enseignes Restaurant La Boucherie, Poivre Rouge, Bistrot du Boucher, Le Kiosque du Boucher, Mister Döner et Constant, qui font un chiffre d’affaires sous enseignes de 160 millions d'euros. Avec la reprise de Courtepaille, il comptera 253 restaurants et près de 3000 collaborateurs.

De son côté, Napaqaro a formulé une offre de reclassement au sein de son autre enseigne, Buffalo Grill, et de Popeyes, une jeune marque qu'elle prévoit de développer, portant sur 512 postes, a rappelé une porte-parole de l'entreprise.

Près de trois ans plus tôt, en septembre 2020, Courtepaille était déjà en redressement judiciaire et avait été reprise au fonds britannique ICG par la société Napaqaro qui voulait investir pour moderniser son réseau et renouveler son concept afin de relancer la fréquentation. Mais cette relance n'a pu se faire : confrontée à de "graves difficultés économiques et financières provoquées par la crise Covid", qui se sont ensuite "aggravées", a expliqué Napaqaro, Courtepaille avait été placée en redressement judiciaire.


M.L (avec AFP)

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