"C'est complètement absurde" : vers la fin du gâchis des vidanges obligatoires des piscines municipales

par La rédaction de TF1info | Reportage : L. Attal, F. Petit
Publié le 30 avril 2024 à 16h50, mis à jour le 30 avril 2024 à 17h00

Source : JT 20h Semaine

Les piscines municipales sont contraintes de vider leurs bassins une fois par an.
Une norme que Gabriel Attal a promis de supprimer.
Ce n'est pas le maire de Charleville-Mézières (Ardennes), rencontré par TF1, qui s'en plaindra.

Gérer des budgets serrés, c'est le quotidien des élus. Tous traquent les dépenses inutiles ou inadaptées. Mais tous ont aussi des engagements à tenir, et des lignes rouges à ne pas franchir. Si l’État leur demande encore de réduire la voilure, les collectivités locales ont souvent déjà rogné sur certains postes budgétaires, comme l'éclairage public. Mais les élus locaux sont aussi entravés par certaines normes obligatoires, certaines obsolètes et d'autres absurdes, dont la suppression les aiderait à faire des économies. Parmi ces lignes budgétaires insolites, celle des vidanges des bassins municipaux, comme le constate une équipe de TF1 dans le reportage à retrouver en tête de cet article, sur la traque des dépenses inutiles menée par des mairies.

C'est complètement absurde, on jette de l'eau propre dans le tout-à-l'égout de la ville
Boris Ravignon, maire (LR) de Charleville-Mézières

"L'État, une fois par an, nous demande de vider complètement la piscine, c'est complètement absurde, on jette de l'eau propre dans le tout-à-l'égout de la ville", peste Boris Ravignon, le maire (LR) de Charleville-Mézières (Ardennes). L'édile a déjà isolé et rénové la piscine municipale, le principal poste de consommation énergétique de l'agglomération. "On va faire sur l'ensemble du fonctionnement de la piscine une économie de 40%", détaille-t-il, "ça représente presque 200.000 euros par an, c'est une vraie économie très importante".

La vidange complète de la piscine municipale de Charleville-Mézières coûte 15.000 euros, et dure plusieurs jours. Pour l'ensemble des bassins communaux français, cette opération annuelle représente une dépense totale de 30 millions d'euros. La demande des élus locaux semble avoir été entendue par le gouvernement, qui vient justement d'annoncer la suppression de cette norme. Le 23 avril dernier, Gabriel Attal a promis sa prochaine abrogation, sans fixer de date, la jugeant "sans pertinence au regard des contrôles des agences régionales de santé, absurde vis-à-vis des ambitions écologiques, et chère (...)".

L'arrêté ministériel avait déjà été amendé en 2016, ramenant l'obligation à une seule vidange par an, mais à deux par an pour les pataugeoires et les bains à remous. L'Agence régionale de santé (ARS) peut toutefois recommander au préfet des vidanges ponctuelles, si l'eau des bassins ne satisfait pas aux réguliers contrôles de qualité. 

Le maire de Charleville-Mézières nous démontre aussi certaines absurdités réglementaires, comme les coûteuses formations de la police municipale au maniement de l'équipement... même pour les anciens gendarmes de profession pourtant rompus à ces techniques. À Denain (Nord), c'est la difficulté pour concilier réhabilitation du centre-ville et économies qui est montrée du doigt, comme vous pouvez le découvrir dans notre reportage.


La rédaction de TF1info | Reportage : L. Attal, F. Petit

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