DROITS DE L'HOMME - Une proposition de loi dénonçant le "génocide" des Ouïghours a été votée à la quasi-unanimité à l'Assemblée nationale ce jeudi.

Le texte a été adopté à la quasi-unanimité ce jeudi à l'Assemblée nationale. 169 députés sur 175 ont voté l'adoption d'une résolution dénonçant le "génocide" des Ouïghours par la Chine. Ils demandent au gouvernement d'en faire de même, à quelques jours de l'ouverture des JO d'hiver de Pékin.

Défendue à la tribune par le Premier secrétaire du PS Olivier Faure dans le cadre d'une journée réservée au groupe socialiste, la proposition stipule que l'Assemblée "reconnaît officiellement les violences perpétrées par les autorités de la République populaire de Chine à l'encontre des Ouïghours comme constitutives de crimes contre l'humanité et d'un génocide", et les "condamne"

Lors de son intervention, Olivier Faure a dénoncé "la machine implacable qui vise à l'éradication culturelle et biologique d'un peuple", et aussi fustigé les grandes entreprises et marques occidentales "qui continuent à utiliser le travail forcé" de cette communauté turcophone musulmane de la province chinoise du Xinjiang (nord-ouest). Fin juin, une enquête pour "recel de crimes contre l'humanité" a été ouverte par le pôle "Crimes contre l'humanité" du Parquet national antiterroriste en France. Elle vise Uniqlo France, Inditex (marques Zara, Bershka etc), SMCP (Sandro, Maje, de Fursac) et Skechers.

Des organisations de défense des droits de l'Homme accusent la Chine d'avoir notamment enfermé plus d'un million de musulmans dans des camps de rééducation politique. Les Ouïghours sont particulièrement visés après une série d'attentats attribués à des islamistes et des séparatistes. Pékin affirme que les camps sont en fait des centres de formation professionnelle destinés à les éloigner de la radicalisation.

Le gouvernement réticent à utiliser le terme de "génocide"

L'Assemblée "invite le gouvernement français" à faire de même et à adopter "les mesures nécessaires auprès de la communauté internationale et dans sa politique étrangère à l’égard de la République populaire de Chine" pour faire cesser cette situation.

Au nom du gouvernement, le ministre chargé du Commerce extérieur Franck Riester a évoqué des "violences systématiques" et des "témoignages accablants", mais fait valoir que la qualification formelle de génocide relevait d'instances internationales, pas du gouvernement. Il a assuré que le sort de cette communauté était "évoqué au plus haut niveau" lors des entretiens avec les officiels chinois et rappelé qu'elle avait été évoquée la veille dans l'intervention du président Emmanuel Macron devant le Parlement européen.

Pour les JO de Pékin, qui se tiendront du 4 au 20 février, les États-Unis, l'Australie, le Canada et la Grande-Bretagne ont annoncé qu'ils n'enverront pas de représentants officiels sur place, citant "le génocide en cours et des crimes contre l'humanité dans la Xinjiang et d'autres violations des droits humains" parmi les raisons de cette décision. Les sportifs de ces pays seront en revanche bien en lice à partir du 4 février.


La rédaction de TF1info

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