REPORTAGE - Pénuries à Gaza : "Sans essence, les patients en soins intensifs sont condamnés", s'alarme un médecin

par M.T | Reportage TF1 Léa Merlier, I. Al-Astad
Publié le 26 octobre 2023 à 7h00, mis à jour le 26 octobre 2023 à 11h48

Source : JT 20h Semaine

Médicaments, eau, nourriture, carburant... Tout manque à Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre dernier.
Dans quelles conditions les habitants vivent-ils ? Les envoyés spéciaux du 20H de TF1 sont allés à leur rencontre.

Devant une boulangerie de Gaza, des centaines de personnes patientent pendant plusieurs heures pour un morceau de pain. Il n'y en a cependant pas pour tout le monde. "Je reviens de la boulangerie, j'y étais depuis 8h ce matin. Je n'ai pas réussi à avoir de pain", se désole un passant dont le panier est complètement vide. Soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que Le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, la bande de Gaza est placée depuis le 9 octobre en état de "siège complet" par Israël. Les très rares convois humanitaires à entrer dans le territoire transportent essentiellement de l’eau et des médicaments. 

Les hôpitaux mis en péril par le manque de carburant

À Gaza, l’alimentation électrique repose sur des générateurs qui fonctionnement à l’essence, mais elles commencent à manquer. "S’il n’y a plus d’essence, nous condamnons les patients en soin intensif à une mort certaine", affirme le docteur Nahed Abu Teima, directeur de Nasser Medical Complex dans l'enclave palestinienne. 

Les hommes peinent également à transporter les corps, et pour les ambulanciers, chaque goutte de carburant est précieuse : "Nous en manquons, alors on prend l'essence et le diesel des ambulances endommagées pour alimenter celles qui fonctionnent encore", déplore Naseem Hassan, ambulancier dans l'enclave, en pointant du doigt un véhicule dont le pare-brise a volé en éclat. "On a essayé de trouver une voiture pour emmener le corps, mais rien. Tout ce qu'on a, c'est un âne pour aller enterrer notre fils", confie un autre habitant, interrogé dans le reportage du 20H de TF1 en tête d'article.

Dans la ville de Khan Younès, la plupart des déplacés ont trouvé refuge sous des tentes de fortune. Notre reportage montre, dans l'un des campements, plusieurs sacs empilés sur une bâche bleue, ainsi que plusieurs Gazaouis assis directement sur le sol. Ces familles manquent de tout : "Je ne peux même pas laver mes enfants. J'ai cherché de l'eau mais je n'en ai pas trouvé. Il me reste seulement une demi-bouteille", témoigne une femme qui occupe cette tente depuis désormais neuf jours. Dans ces camps surpeuplés, les maladies se propagent aisément, et les médecins craignent ainsi que la crise sanitaire s'aggrave.


M.T | Reportage TF1 Léa Merlier, I. Al-Astad

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