Vendredi 9 juin, un homme a été mis en examen pour le meurtre d'Iris C., 23 ans, fin mai dans la commune bretonne de Lanester.L'homme a pu être identifié grâce à la vidéosurveillance, son ADN a aussi été retrouvé sous les ongles de la jeune femme.Il avait été condamné à neuf ans de prison, en 2015, pour viol.
Un suspect au lourd passé. Vendredi 9 juin, un homme de 49 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire dans le cadre de l'enquête sur la mort d'Iris. Le corps de la jeune femme avait été retrouvé le 27 mai dernier, dans un cours d'eau à Lanester (Morbihan). Les investigations sont ouvertes pour "enlèvement", "séquestration", "homicide volontaire" et "viol". Dans un communiqué publié vendredi, le procureur de Lorient Stéphane Kellenberger a détaillé le lourd passé judiciaire du mis en cause.
"Il était déjà défavorablement connu (...) de la justice, pour avoir fait l’objet de quatre condamnations judiciaires, entre 2003 et 2015 : deux infractions routières, un vol [ainsi qu'] un arrêt de la cour d’assises du Morbihan, le 19 juin 2015, pour viol", a indiqué Stéphane Kellenberger. D'après le magistrat, dans le cadre de ces faits de viols, l'homme avait été "identifié et interpellé" en 2012. Il avait écopé d'une peine de neuf ans de prison, ainsi que d'un suivi socio-judiciaire d'une durée de cinq ans. Par ailleurs, selon le parquet de Lorient, le suspect n'avait plus refait parler de lui - sur le plan judiciaire - depuis.
Au moment des faits, il était toujours visé par un suivi socio-judiciaire, précise-t-on de même source. Les experts en charge de le suivre depuis sa sortie de prison n'avaient noté "aucun élément quant à un éventuel risque de récidive", rapporte le procureur. Depuis la fin de sa détention, en 2018, il aurait respecté à la lettre ses obligations judiciaires. Marié, il était également "père de famille", précise le parquet lorientais.
La nuit des faits, le suspect "tournait dans Lorient"
Stéphane Kellenberger en a dit aussi un peu plus sur les éléments qui ont mené les enquêteurs sur la piste de cet homme qui habitait, avant les faits, à une dizaine de kilomètres de Lanester. Les enquêteurs de la police judiciaire de Rennes ont ainsi utilisé des images de vidéosurveillance pour identifier un véhicule. En couplant ces premières informations avec des "horaires", et d'autres "investigations criminalistiques", les enquêteurs sont parvenus à remonter à lui le 7 juin dernier.
Face aux policiers - et placée un temps en garde à vue - la compagne de l'homme de 49 ans a évoqué des "pulsions" de la part du suspect. Celles-ci ne seraient pas à caractère sexuelle, d'après son témoignage. La femme a été relâchée, sans poursuites. De son côté, l'homme mis en cause n'aurait formulé que des déclarations "minimalistes" et "contradictoires" en garde à vue. "Il a reconnu avoir tourné dans le centre-ville de Lorient, la nuit des faits, à bord du fourgon dans lequel il a été observé par les caméras", précise le procureur.
En plus des premiers éléments déjà recueillis par les enquêteurs, la police scientifique a aussi retrouvé son ADN sous les ongles de la victime. Une découverte face à laquelle le suspect a dû faire évoluer sa défense. Selon ses dires, l'homme aurait découvert Iris "ivre et inanimée" avant de la charger "à bord de son fourgon". Vendredi, l'homme niait toujours toute implication dans son meurtre.