Tous filmés à notre insu : la surveillance deviendrait-elle "tendance" ?

par Sabine BOUCHOUL | Chronique : Jean-Marie Bagayoko
Publié le 22 mars 2024 à 12h09

Source : Bonjour !

Airbnb a annoncé revoir les règles en ce qui concerne les caméras de sécurité à l'intérieur de ses logements.
Dorénavant, elles sont interdites à cause d'une dérive.
Jean-Marie Bagayoko revient sur cette tendance qui consiste à tout filmer dans "Bonjour ! La Matinale TF1".

Avec nos smartphones ou les micro-caméras, on peut désormais filmer n’importe qui, et à n’importe quel moment. Dans certains cas, cela peut être pratique, mais cela a aussi donné naissance à des dérives qui entravent notamment le droit à l’image. Jean-Marie Bagayoko revient sur cette nouvelle tendance dans Bonjour ! La Matinale TF1.

Les caméras bannies par Airbnb

La plateforme de location entre particuliers, Airbnb, a annoncé l’interdiction de l’installation de caméra dans les logements, peu importe les pièces dans lesquelles elles sont situées. Auparavant, elles étaient interdites dans les chambres à coucher ou encore les salles de bain. En revanche, elles étaient autorisées dans les salons, les entrées, les couloirs et autres parties communes. Toutefois, cette autorisation était entourée d’une condition : les locataires devaient être informés. À partir du mois de mai, tout système d’enregistrement est proscrit, même s’il est lié à un système d’alarme.

Cette interdiction a été mise en place pour éviter que des propriétaires mal intentionnés placent des caméras dans des pièces interdites. Cette pratique choquante était malheureusement très courante. En Savoie, l’été dernier, deux touristes ont, par exemple, découvert deux caméras dissimulées dans la salle de bain de leur location. Une locataire raconte avoir trouvé deux micro-caméras cachées dans des radioréveils qui filmaient alors qu’elles étaient sous la douche. 

Une dérive "tendance" sur les réseaux sociaux

Filmer les individus à leur insu est devenu une "tendance". Il n’est pas rare de tomber sur ce type de vidéos (ou de photos) en naviguant sur les réseaux sociaux. Cette pratique est pourtant interdite en vertu du droit à l’image. Pour rappel, l’article 9 dispose que "chacun a droit au respect de sa vie privée". Et la protection de l’image est garantie par ce principe. Pourtant, certains n’hésitent pas à filmer dans la rue, dans les transports en commun, dans les taxis ou encore chez le médecin. Le 17 mars dernier, une sage-femme rappelait sur X – anciennement Twitter – qu’il est "interdit de nous filmer ou de nous enregistrer durant les consultations sans notre autorisation". La spécialiste avait surpris une jeune femme qui avait posé son sac sur son bureau. Dedans, son téléphone portable enregistrait le rendez-vous. 

Médecins, infirmiers et soignants se retrouvent de plus en plus confrontés à ce type de dérives. Filmer dans le cabinet d’un praticien va à l’encontre, non seulement du droit à l’image, mais il pose aussi la question de la violation du secret médical et de l’usage de ces vidéos prises sous le manteau. 

Que faire en cas de violation du droit à l’image ?

Si vous avez été filmé ou photographié dans un lieu privé sans avoir donné votre accord, vous pouvez porter plainte auprès de la police ou de la gendarmerie. Ce délit est puni d’un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende. Par ailleurs, publier une photo ou une vidéo d’une personne sans son accord est puni d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende.


Sabine BOUCHOUL | Chronique : Jean-Marie Bagayoko

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