VIDÉO - Autoroute A20 : les tracteurs sont partis... mais les travaux s'éternisent

par La rédaction de TF1info | Reportage Carlo Parédès, Emmanuel Sarre
Publié le 7 février 2024 à 17h23

Source : JT 13h Semaine

Les barrages sont levés, mais l'autoroute A20 Toulouse-Paris n'est toujours pas rouverte à la circulation sur certains tronçons.
Des déviations continuent d'empoisonner la vie des habitants de villages alentour.
Une équipe de TF1 s'est rendue sur place.

Les agriculteurs ont quitté leurs barrages il y a plusieurs jours, mais l'autoroute A20 Toulouse-Paris est toujours en travaux. Résultats, des dizaines de milliers de véhicules continuent d'être déviés chaque jour sur l'ancienne nationale 20, et traversent le petit village de Morterolles-sur-Semme, en Haute-Vienne. Un cauchemar pour les habitants. "Quand ils sont les uns derrière les autres, 15, 20 camions, c'est infernal", témoigne une femme. 

À la clé, un trafic jugé dangereux, qui rend impossible la traversée sur un passage piéton du village. Et un quotidien rendu pénible de jour comme de nuit. Un habitant dont la chambre donne directement sur la route a beaucoup de mal à dormir : "Le camion qui passe à 3 mètres de chez vous, ça ne peut pas faire autrement que de faire du bruit...", dit-il dans le reportage de TF1 en tête de cet article. Rien à voir avec la vie ordinaire. "D'habitude, c'est tranquille, c'est la campagne, c'est zen" ici, poursuit-il.

"C'est complètement inédit ce type de dégradations"

Le retour à la normale est suspendu aux travaux sur l'autoroute. Pendant les six jours de blocage des agriculteurs, des centaines de tonnes de paille et de pneus ont brûlé sur la chaussée. Le temps d'éteindre le feu et de nettoyer, le chantier a débuté vendredi dernier sur 300 mètres. "Un feu, ça monte à 800 degrés, explique Thierry Duchêne, responsable opérationnel à la Direction interdépartementale des routes Centre-Ouest (Dirco). Vu que c'est resté pendant six jours sur place, les températures du feu sont descendues dans les couches de chaussée. On a été obligés de raboter pour descendre à moins 30 centimètres

Environ 1700 tonnes d'enrobés sont à évacuer et à remettre, pour un montant estimé à plus d'un million d'euros, à la charge de l'État. "C'est complètement inédit ce type de dégradations, donc on ne sait pas si on aura de l'argent supplémentaire pour boucler notre budget annuel, ou si on le prend sur le nôtre",  souligne Clément Bourcart, chef du service qualité et relation des usagers à la Dirco.

Des dégâts qui coûtent cher, mais assumés par les agriculteurs. "C'était légitime. Il fallait qu'on marque le coup, que la colère s'exprime par le feu pour se faire entendre", fait valoir Thomas Hegarty,  président de la Coordination Rurale de Haute-Vienne.

Accessible depuis mardi matin sur une seule file dans le sens Paris-Province, l'autoroute pourrait rouvrir à la circulation dans la soirée de ce mercredi ou jeudi matin.


La rédaction de TF1info | Reportage Carlo Parédès, Emmanuel Sarre

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