VIDÉO – Européennes 2024 : "Les politiques d’austérité nous mènent droit dans le mur", estime Manon Aubry

par J.V.
Publié le 5 mai 2024 à 22h00, mis à jour le 5 mai 2024 à 22h39

Source : TF1 Info

Tête de liste de La France Insoumise aux Européennes du 9 juin, Manon Aubry était l’invitée de "Partie de Campagne" dans le 20H de TF1 ce dimanche soir.
La candidate a défendu un programme qui plaide pour l’encadrement des prix, le plafonnement des salaires des patrons et la taxation des superprofits.
Alors que le conflit à Gaza s’invite dans la campagne à la faveur des blocages de grandes écoles, elle s’est dite "fière de porter la voix de paix".

Le slogan de campagne de LFI, c’est "la force de tout changer". Invitée du 20H de TF1 ce dimanche, sa tête de liste Manon Aubry a dénoncé des politiques européennes d’austérité "votées conjointement par les Macronistes, les socialistes et la droite" qui ont, selon elle, "sacrifié nos services publics, nos hôpitaux et nos écoles". Mais aussi "la signature d’accords de libre échange qui soumettent notre agriculture et notre industrie à une concurrence déloyale. Je suis fière d’être la seule présidente de groupe au Parlement européen qui n’a jamais donné une voix à ces accords." 

En prônant l’encadrement des prix, le programme de LFI est-il une menace pour l’économie de marché comme ses détracteurs le prétendent ? "La réalité, c’est qu’il y a des millions de gens qui suffoquent dans notre pays", se défend Manon Aubry. "Le prix du caddie explose. On l’a tous constaté quand on fait nos courses. De l’autre côté, les agriculteurs ne voient pas leur rémunération augmenter et au milieu les entreprises agroalimentaires se gavent". De même, "les factures d’énergie ont flambé de "plus de 45% ces derniers mois", rappelle-t-elle. "C’est le résultat d’un marché de l’énergie qui ne marche pas".

Aucune des têtes de listes ne s'est engagée à refuser de toucher le moindre euro de la part de lobbies ou d’États. Moi, je m’y engage
Manon Aubry

Sur la question des salaires, Manon Aubry propose de les plafonner de 1 à 20 au sein d’une même entreprise. "Quand vous avez le PDG de Stellantis (Carlos Tavares - ndlr) qui gagne 1700 fois le SMIC, est-ce que vous pensez que quelqu’un a 1700 fois plus de mérite qu’un salarié au SMIC ?", interroge-t-elle. "Ce sont des écarts de salaires qui sont complètement aberrants. D’où sa volonté mettre à contribution les superprofits "qui ont explosé ces dernières années" pour financer la transition écologique.

Manon Aubry est également revenue sur la polémique née de la publication vendredi d’un tract de campagne accusant ses principaux rivaux de toucher des revenus de la part d’entreprises, de lobbies et de gouvernements étrangers. Certains se défendent en mettant en avant des droits d’auteurs liés à la publication de leurs livres. "Un quart des députés européens touchent des rémunérations annexes en plus de leurs indemnités d’élus", répond-elle. "Aucune des têtes de listes ne se sont engagées à refuser de toucher le moindre euro de la part de lobbies ou d’États. Moi, je m’y engage.

Enfin, alors que le conflit au Proche-Orient s'invite dans la campagne à la faveur des blocages des grandes écoles, Manon Aubry a estimé que "le massacre à Gaza en réalité s’impose à nous toutes et à nous tous. Moi je fais partie de celles et ceux qui refusent de détourner le regard face aux plus de 35.000 morts civils dans la bande de Gaza (...) Je suis fière dans cette campagne de porter la voix de la paix et de demander la cohérence au gouvernement et à l’Union européenne et d’engager des sanctions à l’encontre du gouvernement de Benyamin Nétanyahou".

Dans son interview à La Tribune du Dimanche, Emmanuel Macron laisse entendre que LFI instrumentalise les blocages des grandes écoles comme Sciences-Po. "La réalité, c’est que le président de la République fuit ses responsabilités", rétorque Manon Aubry. "Il refuse de décider un embargo sur l’envoi d’armes vers le gouvernement israélien. Il refuse de suspendre l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël. Moi, c'est ce que je demanderai et porterai au Parlement européen."


J.V.

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