"On a mis un sens interdit" : ces communes qui rallongent les temps de trajet préconisés par Waze

par V. F | Reportage TF1 : Alexandra Vieira et Christophe Devaux
Publié le 3 mai 2024 à 18h05

Source : JT 13h Semaine

En période de grands départs, comme ce week-end avec le pont de l'Ascension, les GPS proposent des itinéraires bis pour éviter un maximum de bouchons.
C'est le cauchemar des petites communes, qui servent souvent de parcours bis.
Certaines mettent en place des subterfuges.

Se retrouver coincé dans les embouteillages, c'est l'angoisse de tous les automobilistes. Dans ce cas-là, notre application GPS propose souvent d'autres itinéraires. Et si l'on suit le trajet proposé, on se retrouve rapidement dans des quartiers pavillonnaires, puis sur des petites routes où il est impossible de se croiser. De nombreux conducteurs prennent le même chemin, au grand dam de certaines communes. C'est le cas de Cubzac-les-Ponts (Gironde). "On peut constater les trous sur la chaussée. Vous en avez une dizaine sur dix mètres. Il y a trop de voitures et les structures routières ne sont pas faites pour un tel flux de véhicules", déplore la maire Alain Tabone, dans le reportage de TF1 ci-dessus.

Ces routes-là étaient utilisées à 80 % par des flux extérieurs à la commune.
Alain Tabone, maire de Cubzac-les-Ponts

Résultat : des travaux devraient commencer dans quelques jours. Ce qui implique près de 900.000 euros d'investissements cette année pour réparer les routes de la commune, soit la moitié du budget annuel. "Il y a les équipements sportifs, l'aménagement du port. Cet argent aurait pu être utilisé pour ces investissements-là. C'est des choix", explique l'édile. Pour préserver les autres routes de la commune, des panneaux ont été installés il y a trois ans. "Ici, on a mis un sens interdit de circulation", indique-t-il devant le panneau d'entrée de sa commune.

Sens interdit, sens unique, zone 30, tout est bon pour rallonger le temps de parcours, et éloigner les applications GPS. "Ces routes-là étaient utilisées à 80% par des flux extérieurs à la commune. Donc, on a pratiquement supprimé 80% des flux", ajoute Alain Tabone. Des panneaux supplémentaires seront installés pour la période estivale afin de dissuader les automobilistes qui voudraient passer par là sur la route des vacances.

Autre exemple dans la commune d'Yvrac (Gironde), où l'afflux de véhicules augmente aussi considérablement le risque d'accidents. "On a eu le décès assez récemment d'un motard juste un peu plus loin sur la D115. On a donc mis un interdit de tourner à gauche", expliquait fin avril dans le JT de TF1 la maire Sylvie Brisson, qui veut désormais "faire des aménagements pour dissuader les automobilistes de circuler et d'emprunter cette route". Un processus qui reste toutefois "coûteux" pour la commune.

La ville de Bègles, non loin de là, a quant à elle déjà fait des aménagements il y a deux ans. Montant de la facture : 80.000 euros au total. L'adjoint au maire en charge de la Transition écologique, Pierre Ouallet, explique, lui, que la ville a installé des jardinières pour ralentir la circulation et dissuader les automobilistes d'emprunter certains axes.


V. F | Reportage TF1 : Alexandra Vieira et Christophe Devaux

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